"Elle s'appelait Hope"
Il était une fois …
Une jeune fille, qui habitait dans un beau pays. Le pays des
livres et des contes, des histoires et des merveilles. Du réussir toujours et
de l’espoir.
Elle s’appelait Hope.
Hope, en anglais ça veut dire espoir.
Elle rendait des services à tout le monde. Sans
contrepartie, comme ça. Tout simplement parce qu’on lui avait appris l’amour,
la générosité, la passion des autres et le respect.
Elle rendait des services, sans rien attendre en retour.
Elle trouvait cela tellement normal. Et, en grandissant, elle continua.
Aider, expliquer, ré-expliquer …
Pas pour être bien vue, ou pour avoir une place gratuite à
un endroit, non, tout simplement parce qu’elle aimait les gens, et qu’elle
trouvait normal que chacun aide son prochain.
Un jour, comme toutes les jeunes filles de son âge, ses
parents lui achetèrent un smartphone. Elle était heureuse. Elle allait enfin
pouvoir échanger avec ses ami.e.s, mais aussi avec le monde entier. La vie
était belle.
Et Hope continuait à donner. Bénévole au sein d’une
association, elle donnait sans compter, on pouvait toujours lui demander un
service.
S’il y avait besoin d’aller chercher un dossier, Hope était
là.
S’il y avait besoin de nettoyer avant le grand spectacle,
Hope était là.
S’il y avait besoin de guider les gens, Hope était là.
En fait, Hope répondait tout le temps présente, car elle
aimait les gens. Mais les gens ne l’aimaient pas. Ils avaient vite compris
qu’ils pouvaient se servir d’elle, et que cela ne leur coûterait rien. Alors, ils
lui demandaient des services. Oh, pas des gros, mais quand même :
-
Hope,
il faudrait faire ci. – Mais oui, répondait-elle, toujours souriante.
-
Hope,
il faudrait tenir une permanence. – Avec plaisir, souriait la dévouée jeune
fille.
-
Hope,
tu peux nous héberger pour une nuit ? Ca ne l’arrangeait pas trop, mais la
jeune fille pensait que l’amitié était importante. – Et bien oui.
-
Hope,
comment as-tu fais pour réussir ton exposition ? –Je n’ai pas trop le
temps de vous répondre, c’est le Vernissage, mais je vais le prendre.
Et de fil en aiguille, de questions en réponses, de demandes
présentées gentiment, Hope étaient toujours là.
Mais un jour …
Un jour, Hope ne se sentit pas bien. Alors elle consulta.
Mais elle n’avait rien. – Vous êtes juste un peu fatiguée, retournez
travailler, lui lança le médecin. Hope retourna travailler, et rendre service,
comme elle avait l’habitude de le faire. Sourire, être gentille, accueillir,
c’était bien cela la vraie amitié.
Mais la santé de Hope continua de décliner. Alors, elle
retourna voir le médecin. Qui l’envoya voir un autre médecin, et encore un
autre médecin. Bientôt, tous les spécialistes étaient réunis pour dire que Hope
était bien malade, qu’elle n’en mourrait pas, mais que sa maladie la rongerait,
l’épuiserait, lui apporterait des souffrances, et surtout, ne guérirait jamais.
Hope était catastrophée. Elle souffrait tant. Elle n’y arrivait plus. Le
moindre effort lui prenait ses journées, comme un diable caché qui n’attendait que
cela pour attaquer.
Un jour, un super ami lui dit en la vouvoyant : « vous n’avez pas le monopole de la douleur,
vous savez, Hope ». Elle ne comprit pas. Comme elle souffrait le
martyre, elle préféra ne pas répondre, en se demandant bien pourquoi ce super
ami « à la vie à la mort » comme il l’avait dit se mettait à la
vouvoyer. Mais qu’importe, elle devait prendre soin d’elle. Ce n’était donc peut-être
pas un si bon ami.
Un autre jour, elle découvrit ce message étrange :
« Je n’ai rien contre toi. Mais je
suis obligé de mal te parler sur les réseaux sociaux ». Hope était
anéantie. Comment pouvait-on être réduit à être obligé à mal parler à une
personne. Elle posa la question à son compagnon, qui comme elle, resta sans
réponse.
Alors, elle laissa.
Hope avait des tas d’amis à qui elle avait rendu des petits
comme des grands services. Comme elle le disait toujours, sans rien en attendre
en retour. C’est normal, nous sommes amis.
Et pourtant, le jour où sa santé commença à décliner, même
les plus proches de ses amis ont abandonné Hope, parce que ce jour-là, elle
n’était plus intéressante, elle ne servait plus. Oh, bien évidemment, on ne lui
dit pas comme cela, mais c’était pareil.
Ca a commencé par l’amie qu’elle allait voir tous les jours,
qu’elle avait tant soutenue lorsqu’elle était malade, qu’elle avait même
remplacée au pied levé pour une organisation. Elle avait tant donné pour elle.
Elle avait même rejeté d’un coup les critiques que certains lui adressaient, en
protégeant son amie. Du jour au lendemain, celle-là même à qui elle avait tant
donné, l’a rejetée. C’était bien plus facile. Malade, Hope ne lui servait plus.
Elle ne pouvait plus lui rendre les services qu’elle lui rendait avant, et qui
l’aidait dans sa promotion.
Ce jour-là, personne
ne dit rien. Hope eut un voile noir devant ses yeux.
Ensuite, ce fut le cas d’une amie, à qui Hope avait remonté
le moral, qu’elle avait même aidé pour des corrections et qu’elle avait
soutenue lors d’un différend. Et bien le croirez-vous, lorsque Hope fut malade,
et en moins de temps qu’il n’en eut fallu pour cligner de l’œil, Elle se
retrouva larguée, rejetée, éloignée. Le pire, c’est que par la suite, elle
apprit que son ancienne amie continuait à baver sur elle, afin qu’elle soit
rejetée par le plus grand nombre. Mais que lui avait-elle donc fait ? Hope
ne souffrait-elle pas assez ?
Là encore, personne ne
dit rien. Le voile noir était bien là.
Un autre, qui lui promis de l’emmener quand elle le
souhaitait à l’hôpital, parce qu’il était son meilleur ami, l’abandonna de la
même manière. Elle ne servait plus à rien, pourquoi s’en occuper ?
Toujours, personne ne
dit rien. Le voile devint de plus en plus noir.
Hope accepta d’aider à une organisation, même prévenue au
dernier moment, parce qu’elle aimait ce qu’elle faisait. Malgré la maladie, les
douleurs et l’épuisement, elle tint bon, et prépara comme il le fallait. Malgré
des larmes de désespoir, elle était fière de ce qu’elle réussit à présenter.
Mais c’était trop beau. Personne ne voulait d’elle. Elle ne devait plus
réussir. Alors, on chargea un illuminé de lui adresser des messages odieux, lui
écrivant même qu’elle allait se faire détester par tous. Hope ne répondit plus
aux messages. Malgré les promesses, elle ne fut jamais recontactée.
Là encore, personne ne
dit rien. Le voile s’assombrit de plus en plus.
Hope fatiguait de plus en plus. Elle réussit quand même,
malgré les coups et les mesquineries, à percer. A réaliser son rêve, enfin. Mais
cela ne devait pas durer. Elle n’avait pas le droit d’être heureuse. Même un
peu.
Alors, pour la punir, ses amis n’eurent d’autres raisons que
de ne pas poser la question de son absence lors d’un évènement près de chez
elle. Oh, elle aurait tant voulu y être. L’objet de ses rêves y était. Mais pas
elle. Il ne fallait pas qu’elle y soit. Et puis quoi, encore, une
handicapée ? Il était hors de question qu’elle réussisse à percer. Les
personnes handicapées, on veut bien en parler, mais on ne veut pas les voir.
Surtout pas.
Là encore, personne ne
bougea. En même temps, il ne restait plus grand monde…
Ou presque.
Parce que dans les proches de Hope, quelques voix
s’élevèrent, devant l’absurdité de son absence. Quelque uns osèrent poser des
questions. Quelque uns demandèrent pourquoi.
Enfin, on la voyait comme elle était, une fille pleine
d’espoir et généreuse et non pas comme un larbin au service des autres.
Hope mit du temps à
s’en remettre.
Elle fit comme on lui avait appris. Du tri et encore du tri.
Elle apprit à ne plus faire confiance, disons, à moins faire
confiance.
Elle apprit à ne plus recevoir et tant donner, ou moins.
Elle eut mal, très mal. Car elle n’avait pas l’habitude. Même
si ce n’était pas la première fois.
Mais, comme son prénom, elle était emplie d’espoir et elle
continua encore et encore de donner, comme ça, pour rien. Juste parce qu’elle
aimait ce qu’elle faisait.
Et ça, personne ne pouvait lui
retirer.
Elle s’appelle Hope.
Hope, en anglais ça veut dire espoir.
Copyright Plum’2 Muse.
19 mars 2018.
Tous droits réservés.
Ceci est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne serait que le fruit de votre imagination... ou pas
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Ceci est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne serait que le fruit de votre imagination... ou pas
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